RADIO PLUS
Radio Plus de... RPR
Après avoir déposé les statuts de l'association Radio Plus le 5 octobre 1982, Bruno Rouard avec Patrick de Poulpiquet, Bruno Gillet et Jean-Marie Aballain se lancent un mois plus tard sur les ondes, aidés financièrement par un groupe de commerçants et par le RPR. Les élections municipales de mars 83 approchent et le parti de Jacques Chirac n'a pas réussi à mettre le grappin sur Radio Crystal.
Les studios sont mis en place dans une maison de la rue Armor. Un choix inédit à l'époque car éloigné du centre-ville. Mais l'emplacement dans ce quartier des Quatre Moulins, au dessus de Recouvrance, est idéal pour arroser toute l'agglomération. Une chose facile pour Radio Plus car elle s'équipe d'un émetteur très puissant pour l'époque. Nous nous sommes installés dans des studios aménagés dans une maison de la rue d'Armor qui appartenait à une entreprise d'électricité brestoise, témoigne Bruno Rouard. J'ai choisi cet emplacement car il permettait de porter très loin. Nous étions équipés de 4 dipôles directifs qui, par l'arrière arrosaient sans problème jusqu'au Conquet et par devant nous émettions jusqu'à Landivisiau. On nous écoutait même jusqu'à Lorient. C'est vrai que nous avions l'émetteur le plus puissant du Finistère. Il faisait 5 kw mais nous n'avons pratiquement jamais mis la puissance maxi. Il fonctionnait en général à 3 kw. Certains de nos voisins recevaient la radio en ouvrant la porte de leur frigo. D'autres pouvaient l'écouter dans leur lavabo (phénomène acoustique connu quand il y a trop de puissance).
En bout de bande, à l'écart
La station s'installe sur 91 mhz en bout de bande. Un pari car les auditeurs doivent tourner manuellement le bouton de leur récepteur FM un long moment pour passer de RBA (102) et Crystal (101) à cette nouvelle venue. Le 91 mhz sur la bande FM correspondait à une grosse station nationale sur les ondes longues, justifie Bruno Rouard.De cette façon les personnes qui voulaient nous écouter avaient juste à commuter leur poste de grandes ondes à la FM sans toucher à rien d'autre.
En ce qui concerne les programmes, l'antenne ressemble à Radio Crystal dont une bonne partie de l'équipe a été débauchée. L'information est assurée par un journaliste venu de Radio Chamalières (le fief de Valéry Giscard d'Estaing). Il quittera Radio Plus au lendemain de la victoire de Jacques Berthelot aux municipales. La radio utilise les mêmes virgules infos que celles de RTL. Autre tentative de copier-coller la radio périphérique, l'émission Les Incollables qui tente d'imiter les Grosses Têtes.
Ci-dessus, un article de Kiosque, un hebdo gratuit sur les arts et spectacles, lors de la naissance de Radio Plus
Moins d'Espace mais plus de Punch
Radio Plus bénéficie d'une subvention de 80 000 F versée par la municipalité brestoise fin 1984. Radio Plus finit par déménager à l'extérieur de la ville et s'installe au centre équestre de Saint-Divy. Le déménagement à Saint-Divy correspondait à un projet de nouveau concept radiophonique, explique Bruno Rouard. Nous voulions organiser des concerts et des manifestations avec diffusion en direct sur Radio Plus. Pour cela, il nous fallait de l'espace et un local qui pouvait accueillir au moins 300 personnes. Tous les studios ont été aménagés. Le matériel acheté et installé. Mais c'était sans compter sur un certain lobby brestois que je ne nommerai pas qui n'a eu de cesse de nous mettre des bâtons dans les roues. Il fallait à tout prix nous tuer car nous avions monté une régie publicitaire qui absorbait une grande partie des budgets radio des commerçants de l'époque. De plus, l'antenne est dans l'axe de la piste de l'aéroport de Guipavas. La radio ne peut pas émettre à forte puissance pour ne pas gêner le trafic aérien. Radio Plus n'est plus reçue sur la ville de Brest ! La station se replie alors quelques mois rue Yves-Collet, au centre ville de Brest.
A la fin de l'année 1985, Radio Plus est vendue à Punch FM, une radio de Lorient qui installe des studios à Plougastel-Daoulas et réalise des décrochages locaux. Parallèlement, un nouveau projet de radio de Bruno Rouard, Espace 91, annoncé à grand renfort de pub dans un hebdo gratuit, restera lettre morte... sur Brest mais se développera à Quimper sous le nom d'Espace FM. Espace FM à émis sur Quimper pendant plusieurs mois. Il résultait d'une "association" avec Fortuné Pellicano, raconte Bruno Rouard. J'assurai la direction de la radio et je me rendais donc tous les jours à Quimper. Mais comme deux frères ennemis font rarement deux bons associés nous avons arrêté l'expérience au bout de quelques temps. Espace FM deviendra par la suite le relais de Radio Paradis sur Quimper.