Radio Brest Atlantique (3)

Dès le 10 mai après 20 heures, RBA est de retour. Elle restera la seule radio libre brestoise jusqu'en septembre.

Si une partie de l'équipe de RBA passe le premier tour de l'élection présidentielle à Paris, pour le second tour tout le monde est de retour à Brest. Car le dimanche 10 mai au soir, alors que François Mitterrand vient de gagner, la station est de retour sur les ondes. Elle émettra désormais tous les jours. Deux dipôles ont été installés sur le toit de la mairie, l'un appartient à Thibault, l'autre est celui de secours de Radio Atlantic.

Dans un premier temps, les programmes sont discontinus : une matinale, un programme à l'heure de midi et le reste le soir. RBA n'a pas encore les moyens d'émettre 24/24 et ne possède pas encore de lecteur de K7 autoreverse qui sera bien utile par la suite aux nombreuses radios libres qui vont éclore. Quelques jours après le retour de RBA, le Télégramme de Brest s'insurge de sa présence sur les ondes. Le quotidien attend en effet un cadre légal pour lancer sa propre station.

Au fil des semaines, les programmes s'étoffent. Des spots de pub sont diffusés à l'antenne. Ces publicités sont démarchées par l'équipe de Kiosque, un bimensuel sur les arts, spectacles et loisirs. En désaccord avec la programmation de RBA, elle aura l'idée de monter une radio plus musicale. Ce sera Radio Crystal.

Mi-août 1981, Libération publie un état des lieux des radios libres en France. Dans le Finistère, on en compte alors deux : Radio Brest Atlantique et Radio Nord Bretagne à Morlaix.

Lors de son retour le 10 mai au soir, Radio Brest Atlantique a changé de fréquence pour se fixer sur 102. TDF, le "gendarme des ondes" a proposé à la station d'aller s'installer entre 100 et 104 sur une portion de la bande FM récemment abandonnée par l'armée. Chez le fournisseur, il ne restait qu'un seul quartz, celui du 102 mhz. Va pour 102 !

Parallèlement, la station quitte ses locaux de la mairie pour occuper une petite maison du 13, rue saint-Martin. Ce vieil immeuble de deux étages situé à l'angle avec la rue Yves-Collet, accueillait les services municipaux de la commune de Saint-Martin avant qu'elle ne soit annexée à Brest. C'est Pierre Maille, alors premier-adjoint qui a trouvé ce local pour la station. L'argent ramené par les premiers spots de pub va être investi à l'aménagement des locaux grâce aux talents de bricoleur de Pat. Au rez-de-chaussée, un bureau et une salle de réunion où plus tard Thibault Doidy fera installer un flipper, sur lequel il viendra souvent passer ses nerfs. A l'étage un studio pour le direct, un autre pour les enregistrements. Au-dessus, dans les combles, s'installe la rédaction avec Fabienne et Danièle. La secrétaire, le commercial et Thibault, président de l'Association des amis de Radio Brest Atlantique restent dans des bureaux situés rue Jean-Macé, face au foyer de jeunes travailleurs (le studio d'enregistrement s'y trouvait également avant le déménagement rue Saint-Martin).

Dans le courant de l'automne 1981, RBA organise une fête au parc de Penfeld pour financer son installation rue Saint-Martin